Kanaky mai24 : révolte contre la réforme constitutionnelle
Si vous avez raté le début...
Dans un contexte de révolte de haute intensité en Nouvelle-Calédonie, il est essentiel de comprendre les racines profondes de ces troubles. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie a laissé des cicatrices profondes dans la société, marquées par des décennies d’oppression, de dépossession des terres autochtones et de répression brutale. Depuis les premières attaques des colons jusqu’aux révoltes anticoloniales des années 1980, l’histoire de la Nouvelle-Calédonie est celle d’une lutte constante pour la liberté et l’autodétermination.
Les accords de Matignon en 1988 ont semblé apaiser les tensions, mais les inégalités persistent, alimentées par une économie déséquilibrée et des disparités sociales criantes. Malgré les référendums sur l’indépendance, les tensions restent vives, avec des résultats serrés et des débats continus sur le chemin à suivre pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
La ratification parlementaire de la réforme constitutionnelle ce mercredi 25 mai a ravivé la contestation, alimentant un mouvement de révolte sans précédent. Incendies, pillages et affrontements avec les forces de l’ordre exacerbent la colère d’une population qui se sent une fois de plus marginalisée et trahie.
Alors que la France de Macron va réprimer brutalement, il est crucial de reconnaître les aspirations légitimes du peuple kanak à l’autodétermination.
Épisode actuel
(Publié le 16 mai 2024 à 16h31)
Les organisations déplorent, dans ce communiqué, les décès de jeunes indépendantistes kanak, victimes de milices pro-colonialistes, et présentent leurs condoléances aux familles, aux chefs coutumiers et aux proches des défunts. Elles appellent à la reconnaissance et à la réparation pour le peuple Kanak, en tant qu'entité autochtone, et au respect de son droit à l'autodétermination.
Appel à l'intervention internationale
Rappelant que la Kanaky/Nouvelle-Calédonie figure depuis 1986 sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes à décoloniser, les signataires demandent, via ce communiqué, un cessez-le-feu immédiat, la levée de l'état d'urgence décrété par le gouvernement français, et l'envoi de missions de médiation internationale. Elles insistent sur la nécessité de justice pour les victimes Kanak et la reprise des négociations avec les indépendantistes.
Solidarité dans la lutte autochtone
Les organisations soulignent que la résistance des peuples autochtones, en Kanaky, à Ma'ohi nui ou en Guyane, est essentielle pour leur existence même. Elles concluent par un message de soutien : « Force à tous nos frères et sœurs en lutte ».
Signataires du communiqué :
- Organisation des Nations Autochtones de Guyane
- Fédération des Organisations Autochtones de Guyane
- Jeunesse Autochtone de Guyane
- Coordination des Organisations des Peuples Autochtones de Guyane
- Mouvement de Décolonisation et d'Émancipation Sociale
- Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques CSIA-Nitassinan.
Solidarités interpopulaires, intersectionnelles, interculturelles (De la nécessité objective des –)
Nous pouvons transformer ces hurlements violents en premiers cris d'un monde nouvellement né. Mais nous ne pourrons le faire que si nous approfondissons les mutineries du Nord et du Sud en un front anti-impérialiste mondial et uni. Pour reprendre les mots de Peter Mertens, si nous pouvons « faire en sorte que la mutinerie du Nord tende la main à la mutinerie du Sud, et vice versa, nous pourrons faire basculer le monde dans la direction démocratique, sociale et écologique dont cette planète a besoin ».
En toute solidarité,