Pour la vie ! paix entre les peuples
L'hégémonisme tue plus que jamais en Palestine et au Liban. L'Occident, fidèle à ses rêves de grandeurs et de conquêtes, abandonne toute velléité de soutenir un peuple martyr depuis plus de 70 ans d'occupations colonialistes et de déplacements arbitraires.
S’il est écrit que je dois mourir
Il vous appartiendra alors de vivre
Pour raconter mon histoire
Pour vendre ces choses qui m’appartiennent
Et acheter une toile et des ficelles
Faites en sorte qu’elle soit bien blanche
Avec une longue traîne
Afin qu’un enfant quelque part à Gaza
Fixant le paradis dans les yeux
Dans l’attente de son père
Parti subitement
Sans avoir fait d’adieux
À personne
Pas même à sa chair
Pas même à son âme
Pour qu’un enfant quelque part à Gaza
Puisse voir ce cerf-volant
Mon cerf-volant à moi
Que vous aurez façonné
Qui volera là-haut
Bien haut
Et que l’enfant puisse un instant penser
Qu’il s’agit là d’un ange
Revenu lui apporter de l’amour
S‘il était écrit que je dois mourir
Alors que ma mort apporte l’espoir
Que ma mort devienne une histoire
Poète de Gaza ciblé par un bombardement israélien, décédé dans la nuit du 6 au 7 décembre 2023.
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/que-ma-mort-apporte-l-espoir-poesie-de-gaza,7698
À travers les yeux de trois enfants
Fidaa Ziyad est poétesse de Gaza. Ce poème a été écrit sous le bombardement le 24 octobre 2023, publié le 25 novembre, revu le 5 décembre. Diffusé sur Facebook dans la série de vidéoclips intitulée « This is Gaza, litterary texts », lu par Fidaa Allawzi.
Je vis ce génocide à travers l’imaginaire de trois enfants
Le premier se cachait sous les draps
En disant je voudrais être un fantôme
Pour que les avions ne me voient pas
Le deuxième disait, du fracas des navires de guerre
C’est la voix de la pieuvre dans la mer
Et le troisième, une petite fille : Je voudrais être une tortue
Pour cacher tout le monde
Sous ma carapace
Ô toi la main de l’imaginaire
Berce le sommeil de ces petits
Préserve pour eux tous ces rêves
Ô toi la main de l’imaginaire
Ne va pas plus loin que l’horreur du réel
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/04/20/releve-poesie-palestinienne/
Traduite dans la langue limpide et séduisante de Laâbi, portée par l’audace et la créativité de ses motifs poétiques, enrichie par la diversité de ses thèmes et de ses sensibilités, la poésie palestinienne d’aujourd’hui perfectionne les leçons du passé et ouvre des sillons pour l’avenir. Miroir inaltérable d’un peuple et d’une cause, elle se veut à la fois agissante et lucide, comme dans ces vers de Makhoul : « Peut-être qu’avec ce que nous écrivons / nous n’allons pas changer le monde / mais nous portons un coup de griffe / à sa pudeur ».