Celia Daniellou Molinié

Accueillie par le laboratoire Thalim, sa recherche de post-doctorat se penchait sur l’art théâtral en milieu carcéral, à travers un projet de recherche-action mené au sein d’une Maison d’Arrêt en continuité de son doctorat, pour questionner les notions de projection et d’identification, et les interférences entre réalité et fiction dans un cadre où les enjeux de représentation dépassent la seule forme artistique.

Pour ABC’éditions, Célia Daniellou Molinié a été un phare éclairant sur la remise en question des attentes validistes en société, leurs dictats plus ou moins explicites vis-à-vis des personnes handicapées et les préjugés suprémacistes plus ou moins explicites, mais tenaces, qui en découlent, dont l'un des leviers, paradoxalement, peut se reconnaître dans bon nombre d'attitudes de commisération. 

Avec Les Bâtisseurs, Célia Daniellou Molinié a rejoint Fabienne Bruegel et Jean-Paul Ramat au sein du groupe d'écriture dramatique de la compagnie de théâtre de l'Opprimé NAJE (Nous n'Abandonnerons Jamais l'Espoir). Le trinôme a ainsi pu pointer les facultés d'intelligence personnelles et collectives pour détourner efficacement la force de frappe propagandaire d'institutions autrement plus intéressées par les gains des actionnaires privés que par le bien commun. 

Le court scénario qui en a découlé, en 2013, avec le théâtre forum Les Bâtisseurs, particulièrement concentré autour de l'expérience concrète des Fralibs et des zadistes de NDDL, s'est révélé un des moteurs actifs du soutien apporté par les populations. Il en ressort un moment d'interrogation intense qui n'hésite pas à regarder en face les limites de la solidarité, les doutes et les inquiétudes des premières populations concernées qui ont à faire face à la police, aux tribunaux et à une presse aux ordres dont les méthodes d'intimidation s'avèrent parfois retorses, souvent violentes, mais toujours perverses...