Le ciel à la porte

Marianne élève seule son fils Océan, 6 ans. À côté, même immeuble, Ali et Séphora résistent tant bien que mal aux enfants que leur couple vieillissant n'a plus depuis long long temps, longtemps longtemps. Et plus haut, près du ciel, Ambre et Louve installent leur nid d’amour... Le destin de chaque personne va superposer celui des autres, au-delà des générations et des incompréhensions respectives.

Un petit enfant apprend d’un vieux voisin que ce n’est pas la lumière ce que sa maman frotte tant pour nettoyer la maison – Mais alors, quoi ?... Une jeune femme amoureuse d’une autre vit le mal d’enfant – Une, deux, trois, soleil !... Une maladie inconnue emporte une gamine qui respire difficilement – Et si elle s’était laissée envoler jusqu’aux pieds de l’arbre où sa famille l’a retrouvée ?...  

Par petites touches successives, tout l’extraordinaire des fragments de nos vies si quotidiennes. C’est l’inclassable “naturalisme merveilleux” de Laure Cohen : l’autrice, déjà remarquée pour “La recette”, l’une des nouvelles de nos Inclusifves 2024 ne se contente pas de renouveler les genres littéraires. Nos regards, également.

Le livre d'une collection de fulgurances, « DIDASCALIES », où les fantômes traversent de part en part nos corps et nos pensées au travail ; mystère sourd de chaque perception aux prises avec les systèmes relationnels et familiaux, de ceux qu’on appelle “sociaux” ; mystère littéral puisqu’il se passe du recours à la politique, sans plus de secours non plus à aucune science. 

L'art est un équilibre sans filet de sécurité.

Un livre qui nous livre à soi et nous délivre du mal des autres, fin, sensible, délicat, poignant, un livre fugace comme l’ouverture des altérités dont nous sommes intimes.